La Ligue by Jean-Marie Constant

La Ligue by Jean-Marie Constant

Auteur:Jean-Marie Constant [Constant, Jean-Marie]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire
Publié: 2015-11-27T23:00:00+00:00


Quant à Alleaume, le receveur des deniers communs, ou à Stample, ils appartenaient à de vieilles familles déjà présentes à l'époque médiévale. Le nouveau maire, noble homme Jean Longuet, sieur de La Giraudière, montre par ses titres qu'il faisait lui aussi partie de la bonne notabilité urbaine qui vivait de ses rentes.

Ainsi donc, la ville rallia la Ligue de façon modérée mais unanime. Déjà, en 1588, elle avait choisi, pour rédiger les cahiers de doléances, les deux derniers maires, Colas des Francs, déjà nommé, et Desfriches, tous deux seigneurs de fiefs et descendants de vieilles familles, un marchand, Guy Hurault, délégué de paroisse qui avait déjà été échevin en 1582, mais dont le lignage était déjà présent au temps de la Pucelle en 1429. Ces choix montrent qu'à Orléans la révolution ligueuse fut municipale et représentait pour la cité de Jeanne d'Arc une revanche sur l'esprit centralisateur de la monarchie. En 1565, le roi Charles IX avait ordonné la construction d'une forteresse à la porte Bannier pour prévenir toute attaque de la part des protestants. Cinquante soldats, cavaliers et fantassins commandés par un lieutenant y séjournaient en permanence et étaient à la charge des Orléanais. Désormais, cette citadelle aux mains des troupes royales représentait une menace pour la ville, et son contrôle était un enjeu stratégique. Dès le 28 décembre, le chevalier d'Aumale avait été fait gouverneur pour la Ligue, et Mayenne était venu en personne diriger le siège de la forteresse. Son artillerie mit trente jours pour venir à bout de son entreprise. Le 31 janvier 1589, les ligueurs triomphèrent, chassant d'Entragues et le maréchal d'Aumont, qui se réfugièrent à Beaugency. Les Orléanais décidèrent alors de détruire la citadelle,symbole de leur sujétion. Ils y parvinrent le 7 avril et fêtèrent ce jour-là l'enlèvement des dernières pierres.

Le ler mai, le chevalier d'Aumale, appelé sur d'autres fronts, quitta la ville après avoir laissé le poste de gouverneur à un grand seigneur du Berry, Claude de La Châtre, baron de Maisonfort, qui avait rejoint la Ligue après avoir été un fidèle du duc d'Alençon, frère du roi Henri III. Les Orléanais, vainqueurs des royaux, étaient désormais prêts à participer aux affaires nationales comme leur statut de bonne ville leur en donnait selon eux le droit et le devoir.

Ils commencèrent par recueillir des dons volontaires pour délivrer les princes de leur prison d'Amboise. La collecte rapporta deux mille six cents livres. Mais là s'arrêtait la comparaison avec leurs amis parisiens, qu'ils avaient, dans un premier temps, cherché à imiter : les autorités, qu'elles fussent civiles ou religieuses, pratiquaient une politique de consensus savamment composée et ne souhaitaient pas être dépassées par les excès de zèle de populations radicalisées.

Les notables étaient à l'origine de toutes les initiatives et encadraient efficacement leurs troupes pour empêcher toute tentative de débordement : ainsi, le 18 février, Henri Brûlard, chanoine théologal, grand pénitencier et curé de Sainte-Catherine, fonda une procession pour célébrer la victoire du duc de Guise sur les reîtres en 1587 à Auneau et fit publier des libelles contre Henri III.



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